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Lupus tuberculeux en Tunisie : une série de 35 cas - 28/11/18

Doi : 10.1016/j.revmed.2018.10.147 
S. Idoudi 1, , G. Rima 1, A. Arousse 2, L. Boussofara 1, M. Ben Kahla 3, S. Derbal 4, N. Ghariani 1, A. Amina 3, M. Sana 3, C. Belajouza 1, M. Denguezli 1, R. Nouira 1
1 Dermatologie, CHU Farhat Hached, Sousse, Tunisie 
2 Dermatologie, CHU Fattouma-Bourguiba, Monastir, Tunisie 
3 Service de dermatologie, CHU Farhat-Hached, Sousse, Tunisie 
4 Médecine interne, CHU Mongi Slim, La Marsa, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La tuberculose cutanée (TB) est une pathologie rare. Elle se caractérise par la multiplicité de ses formes anatomocliniques. Le lupus tuberculeux (LT) en constitue la forme la plus fréquente qui survient chez un patient ayant déjà été en contact avec le bacille. L’objectif de notre étude était de dresser le profil épidémiologique et clinique du LT en Tunisie.

Patients et méthodes

Nous avons mené une étude rétrospective colligeant tous les cas de lupus tuberculeux hospitalisés au service de dermatologie du CHU Farhat Hached de Sousse, Tunisie, entre 1986 et 2018.

Résultats

Durant la période d’étude, 35 cas de LT ont été recensé parmi les 68 cas de tuberculose cutanée soit 51,47 % des cas. Une prédominance féminine était notée et le sex-ratio F/H était de 1,5. Vingt cas s’observaient après l’âge de 40 ans (57,14 %) avec des extrêmes allant de 4 à 70 ans. La vaccination par BCG était complète pour 15 patients (42, 85 %), non précisée chez le reste. La latence diagnostique était de 30 ans en moyenne (extrêmes de 3 mois et 42 ans). La localisation était unique dans 33 cas (94 %), multiple dans 2 cas (6 %). Le visage était atteint dans 15 cas 42 %, la région cervicale dans 3 cas (8 %) et les membres dans 18 cas (51 %). L’association à une TB viscérale était retrouvée chez 2 patients (1 TB pulmonaire, 1 TB ganglionnaire). L’IDR à la tuberculine, pratiquée chez 30 patients était positive dans 18 cas (51,14 %). Les biopsies cutanées retrouvaient toujours des granulomes tuberculoïdes sans nécrose caséeuse. Les cultures étaient positives dans 1 cas sur 35. Trente-trois patients avaient reçu une quadrithérapie ou une trithérapie antituberculeuse. Les lésions étaient nettement améliorées au prix d’une cicatrice atrophique dans tous les cas. Un carcinome épidermoïde sur cicatrice de lupus tuberculeux datant de 20 ans a été observé chez un patient.

Discussion

La maladie tuberculeuse sévit toujours à un état endémique en Tunisie. Elle doit être évoquée devant toute lésion cutanée chronique et traînante. Notre série vient souligner les caractéristiques épidémiocliniques de sa forme la plus fréquente : le LT. La prédominance féminine a été confirmée par nos résultats. L’évolution très lente de la maladie conduisant à une destruction tissulaire progressive explique avec le polymorphisme clinique une latence diagnostique habituelle dans le LT, retrouvée également chez nos patients. La localisation céphalique est la plus fréquente pour ce type de TB ; l’atteinte des membres étant moins classique, a été cependant le 1er siège de la maladie chez nos patients. Le LT est une forme de TB qui pose souvent un problème diagnostique compte tenu de la négativité des cultures liée au caractère paucibacillaire de l’affection. La PCR s’avère dès lors un outil diagnostic d’un apport précieux. L’association à une tuberculose viscérale est possible, et doit être de principe rechercher. La quadrithérapie antituberculeuse reste le traitement de choix du LT.

Conclusion

Notre étude confirme que LT est maladie fréquente en Tunisie, à évoquer devant toute lésion cutanée chronique. C’est également une affection curable de bon pronostic du moment que le diagnostic est porté à temps.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 39 - N° S2

P. A177 - décembre 2018 Retour au numéro
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